Les madeleines au miel de Corse
Envie d'un petit gâteau moelleux et parfumé,
du charme de la simplicité, une bosse capricieuse pour une bouchée délicieuse.à tremper dans le café, le thé ou le chocolat ?
à la recherche de la madeleine perdue ?
Suivez la recette, démoulez et … retombez en enfance.
(ô_o)
3 œufs + 1 jaune
150 g de farine avec poudre levante incorporée
20 g de miel Corse
130g de beurre demi-sel fondu et refroidi
120 g de sucre semoule
1 pincée de sel
Dans un saladier, fouetter les œufs et le jaune avec le sucre, le miel et le sel
Battez jusqu’à ce que le mélange blanchisse
Sans cesser de mélanger, ajouter la farine et le beurre
Laisser reposer une nuit au réfrigérateur
Préchauffer le four à 220° (th 6-7)
Beurrez puis farinez les moules à madeleines (en fer/pas de silicone pour moi)
Remplissez-les aux deux tiers
Enfournez pour cinq minutes à 220° puis cinq minutes à 200°
en surveillant bien entendu !
Accord Mets - Vins :
Just a cup’ of tea, coffe or chocolate my dear !
LE TEXTE CELEBRE DE LA MADELEINE :
II y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n'était pas le théâtre et le drame de mon coucher, n'existait plus pour moi, quand un jour d'hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j'avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d'abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d'une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d'un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. II m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse : ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu'elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu'elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D'où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Où l'appréhender ? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m'apporte un peu moins que la seconde. II est temps que je m'arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n'est pas en lui, mais en moi.
Marcel Proust, À la recherche du temps perdu. Du côté de chez Swann, 1913.
Bilan:
que du bonheur !
Source : Le Parisien Magazine du vendredi 26 septembre 2014
Cuisinez : VOUS êtes un Chef !